La morphogenèse des membres a fait l’objet de nombreux travaux chez l’embryon de Poulet. Les recherches récentes concernent surtout les processus intervenant après l’apparition de l’ébauche du membre, et conduisant à sa morphologie définitive. Le premier stade de développement du membre consiste en une condensation localisée du mésoderme de la somatopleure. Par la suite seulement, l’ectoderme sus-jacent acquiert un aspect morphologique particulier: une crête épaissie à l’extrémité distale. Les causes de la condensation initiale du mésoderme ne sont pas connues. Le rôle déterminant du constituant mésodermique comme initiateur du développement du membre a été clairement mis en évidence par Kieny (1959, 1960). Le constituant mésodermique isolé, greffé sous l’ectoderme du flanc, peut induire la formation d’une crête apicale dans l’ectoderme sus-jacent, et provoquer ainsi le développement d’un membre surnuméraire. A quel moment et sous quelles influences le mésoderme acquiert-il cette propriété ?

Nous nous sommes demandé d’abord à quel stade le territoire du membre isolé pouvait effectuer son organogenèse de manière autonome. Ce problème a été évoqué par plusieurs auteurs. Hamburger (1938) a greffé dans le flanc d’embryons de 3 jours, des bourgeons d’aile et de patte, isolés au stade de 25 à 34 paires de somites (50–64 h d’incubation). Le tiers environ des greffons s’est développé; les membres obtenus étaient normaux. Des résultats comparables ont été obtenus récemment par Murillo-Ferrol (1965). L’auteur a greffé dans le flanc, entre aile et patte, au stade 11 à 18 de Hamburger & Hamilton (1951), des ébauches de membres de même âge. Le greffon ne donne naissance à un membre normal que s’il est prélevé sur un embryon du stade 17 (H. & H.) au moins (29 à 32 paires de somites).

Mais on a observé le développement d’un membre à partir de matériel beaucoup plus jeune. (Rudnick, 1942, 1945) a greffé dans le cœlome d’embryons de 3 jours des portions définies de blastoderme, prélevées entre le stade de la ligne primitive et 15 paires de somites. Des membres reconnaissables, ailes ou pattes, se sont développés à partir de fragments de blastoderme de 0 à 5 paires de somites. Une étude histologique des greffons a révélé que, en plus du squelette et des muscles, de nombreuses structures se sont formées: tube nerveux, ganglions, mesonephros, gonade, intestin. C’est donc une partie importante du blastoderme qui a été greffée. En 1959, Chaube a obtenu la différenciation de l’aile à partir de territoires prélevés sur des embryons de quatre paires de somites au moins, et greffés en avant ou en arrière de l’ébauche de l’aile, sur des embryons de 3 jours. Aucune étude histologique n’a été faite. Au stade de quatre paires de somites, le territoire de l’aile ne peut être isolé de façon précise.

Les auteurs cités ont abouti à des conclusions assez différentes. Ces divergences sont dues sans doute en partie aux techniques diverses utilisées. Mais elles peuvent s’expliquer également par les difficultés qu’on rencontre pour isoler précocement le territoire de membre. Les tissus voisins semblent avoir une influence importante sur le développement du membre. Nous avons repris le problème. Nous avons cherché à savoir: (i) à quel stade le territoire de membre isolé peut se différencier de manière autonome; (ii) si un tissu voisin, le mésenchyme axial, associé à l’ébauche présomptive du membre joue un rôle dans cette différenciation.

Nous nous sommes adressé à l’embryon de Poulet (Gallus gallus) de la race Leghorn blanche. Dans une série expérimentale, nous avons utilisé également l’embryon de Caille (Coturnix coturnix Japónica). Les expériences sont faites sur des embryons de 7 à 44 paires de somites (stades 9 à 21 de Hamburger & Hamilton: 30 h à 3| jours d’incubation.)

A Localisation et prélèvement des ébauches des membres

L’ébauche de l’aile apparaît vers la 50–55ème h de l’incubation, au niveau des somites 15 à 20, sous forme d’une condensation du mésoderme de la somato-pleure. Le bourgeon d’aile est parfaitement individualisé au stade de 35 paires de somites: il se trouve alors au niveau des somites 16 à 20 (Saunders, 1948 a). L’ébauche de la patte est peu visible avant le stade de 30 paires de somites. Lorsque l’embryon a 35 paires de somites, le bourgeon, au niveau des somites 26 à 32 est aussi développé que celui de l’aile. Le territoire présomptif desmembres a pu être localisé dans une région définie du blastoderme dès le premier stade de la segmentation somitique.

Le territoire ou /’ébauche de l’aile a été prélevé aux stades de 7 à 44 paires de somites. Une étude histologique de 35 embryons de 7 à 30 paires de somites, fixés après le prélèvement nous a permis d’évaluer les potentialités du territoire excisé aux différents stades.

Antéropostérieurement: les limites antérieure et postérieure du territoire présomptif de l’aile ne peuvent être précisées chez des embryons de moins de 15 paires de somites; avant ce stade, elles sont appréciées par référence au dernier somite formé et au nœud de Hensen, d’après les cartes d’ébauches dues à Wolff (1936), Rudmck (1945) et Chaube (1959).

En profondeur, chez les embryons de plus de 23 paires de somites, seule la somatopleure est prélevée, au niveau de l’aile (fig. 1, 2). Avant ce stade, les trois feuillets embryonnaires sont excisés (fig. 3,4); cette région correspond, pour le feuillet endodermique, au territoire présomptif de l’intestin grêle (Le Douarin, 1965).

Latéralement-, chez les embryons de plus de 15 paires de somites, la limite entre le mésenchyme somitique, intermédiaire et latéral est nette; au stade de 15 à 20 paires de somites, on excise dans quelques cas, une partie de la pièce intermédiaire; le plus souvent, au contraire, une frange interne du mésoderme latéral est laissée en place (fig. 3).

Sur les embryons de moins de 15 paires de somites, le feuillet mésodermique, au niveau présomptif de l’aile, n’est pas différencié en régions somitique, intermédiaire et latérale (fig. 4). On prélève alors un fragment de ce feuillet mésodermique indifférencié, avec l’ectoderme et l’endoderme, au ras du tube nerveux ou à petite distance de celui-ci, au niveau présomptif de l’aile.

Le territoire de la patte est excisé aux stades de 10 à 44 paires de somites. Situé au niveau des somites 26 à 32, ses limites antéro-postérieures ne peuvent être précisées avant le stade de 25 paires de somites. La limite entre le mésoderme latéral et le mésoderme intermédiaire et somitique est nette dans cette région à partir du stade del 8 à 20 paires de somites. Chez les embryons de 10 à 17 paires de somites, on prélève l’aire présomptif de la patte au ras du tube nerveux.

Notons que d’autres ébauches squelettiques sont présentes dans le mésoderme de la somatopleure. Différents auteurs (Fell, 1939; Saunders, 1948 a; Seno, 1961) s’accordent à localiser l’ébauche sternale, chez les Oiseaux, au niveau des somites à . Le territoire sternal sera donc toujours en partie prélevé avec le territoire de l’aile. Les côtes se forment au niveau des somites 19 à 26. Mais nous avons pu montrer (Pinot, 1969 a) que le matériel costal, d’origine somitique, ne pénètre dans la plaque latérale qu’après la 50e h de l’incubation. Le matériel des côtes ne sera donc pas dans le mésoderme latéral chez les embryons de moins de 22 paires de somites.

B Association expérimentale de deux ébauches embryonnaires

(1) Association de deux territoires présomptifs de membre

Deux ébauches de l’aile sont associées sur un milieu de culture, de manière que les deux faces ectodermiques se trouvent à l’extérieur. Elles sont maintenues accolées pendant 2 à 5 min. Greffe, l’ensemble évolue sans se dissocier. Le milieu de culture utilisé est le milieu gélosé de Wolff & Haffen (1952).

(2) Association de mésenchyme axial et plaque latérale

Pour que les conditions expérimentales soient réalisées, l’association doit être faite de façon que les rapports entre les deux tissus soient comparables à ce qu’ils sont dans l’embryon. La surface d’association est donc extrêmement réduite: elle correspond à l’épaisseur de la somatopleure. Un accolement de quelques minutes sur un milieu de culture ne suffit pas. Si l’on prolonge la culture pendant les 8 à 10 h nécessaires pour que l’association soit réalisée, le développement en greffe est compromis.

Deux techniques ont été utilisées:

Technique 1: association sur un fragment de peau

Un fragment de peau d’embryon de Poulet est placé sur un milieu de culture, derme en haut; les deux ébauches sont placées côte à côte sur le derme, auquel elles adhèrent. Les surfaces à associer sont ainsi maintenues en contact. Après 15 à 20 min sur le milieu de culture, l’ensemble est greffé.

Technique 2: association en culture de blastoderme

Le blastoderme est cultivé selon la méthode de Wolff & Simon (1955). Une bande de mésenchyme axial (intermédiaire et somitique) est prélevée sur un autre embryon et greffée entre le mésenchyme axial et la plaque latérale ou à la place du mésenchyme axial du blastoderme, à un niveau choisi. Après 8 à 10 h de culture, le greffon et la région de la plaque latérale qui lui est associée sont prélevés ensemble et greffes.

C Greffes cœlomiques

Cette technique a été utilisée pour étudier le développement d’ébauches qui venaient d’être prélevées, ou d’ébauches associées selon les méthodes précédemment décrites. Une incision est pratiquée à l’aide d’une aiguille de verre dans la somatopleure en arrière des artères omphalomésentériques, sur un embryon-hôte de 3 jours d’incubation. Le greffon est introduit dans le cœlome où il est rapidement irrigué. Le plus souvent, le greffon se développe sans liaisons tissulaires avec les parois de la cavité cœlomique. Il n’est attaché à l’hôte que par un pédoncule conjonctif dans lequel passent les vaisseaux qui l’irriguent.

D Marques colorées

Les expériences de marquage ont été faites in vivo. Nous avons utilisé de fines particules de charbon animal mouillées par de l’albumine, ou de l’encre de Chine réduite à l’état de pâte par évaporation. La membrane vitelline et l’amnios sont incisés au niveau où la marque doit être faite. Une aiguille de verre est introduite à la limite extérieure du mésenchyme somitique, à un niveau précis. Elle est ensuite retirée, trempée dans l’une des préparations décrites, et introduite à nouveau au même endroit. Les particules colorées sont ainsi déposées le long de la blessure. Plusieurs marques peuvent être faites sur le même embryon. La cicatrisation est rapide. Le développement n’est jamais perturbé par cette intervention.

E Dépouillement des résultats

(1) Techniques histologiques

Le fixateur utilisé est le liquide de Bouin. Les coupes histologiques, de 5 à 7 μ d’épaisseur, sont colorées à l’hématoxyline ou glychémalun-éosine, au bleu alcian ou au bleu de toluidine.

Coloration du squelette

L’étude du squelette a été faite après coloration en masse par le bleu de toluidine, et éclaircissement dans un mélange à parties égales de benzoate de benzyle et de benzène. Une telle technique a été préconisée par Lundvall (1927), pour la mise en évidence du squelette cartilagineux. Dans un certain nombre de cas, nous avons utilisé les deux techniques successivement: après étude du squelette, le matériel est inclus, coupé et soumis à une étude histologique.

A Technique

L’ébauche de l’aile isolée (A), ou l’ébauche prélevée avec le mésenchyme axial adjacent (A + MA) (fig. 5), est greffée dans le cœlome d’un embryon-hôte de 3 jours d’incubation. On autopsie les embryons-hôtes 8 jours après la greffe, et on élimine tous les greffons mal irrigués, ou attachés aux parois du corps. Les greffons étudiés sont retrouvés reliés aux viscères par de fines connexions conjonctives dans lesquelles passent les vaisseaux sanguins. Ils n’ont donc pas été soumis, au cours de leur développement, à l’influence directe des tissus de l’hôte, en particulier de son mésenchyme axial. De plus, ils sont parfaitement délimités et l’étude en est plus facile. On classe d’abord les greffons d’après leur aspect morphologique. Ces premiers résultats sommaires sont complétés par des examens du squelette et une étude histologique.

B Résultats morphologiques: le développement de Vaile

Ces résultats sont groupés dans le tableau 1 

(1) Greffe de bourgeons d’aile prélevés au stade de 30 à 44 paires de somites (stades 17 à 21 de Hamburger & Hamilton)

Cette série expérimentale a été réalisée pour apprécier les possibilités et le rendement de la technique. Trente-six greffes de ce type ont été faites; 32 embryons sont vivants au moment de l’autopsie; on a pu retenir 26 greffons. Dans trois cas, le greffon est arrondi, recouvert de germes plumaires. Les 23 autres greffons (88,4%) sont des ailes (fig. 6). Leur taille et leur aspect sont normaux et correspondent à leur âge réel (10–11 jours). Dans un cas seulement, l’autopode, gêné dans son développement, s’est anormalement coudé. Cette technique permet donc au territoire greffé de réaliser dans de bonnes conditions ses potentialités.

Tableau 1

Rôle du mésenchyme axial dans le développement de P aile: étude morphologique externe

Rôle du mésenchyme axial dans le développement de P aile: étude morphologique externe
Rôle du mésenchyme axial dans le développement de P aile: étude morphologique externe
(2) Greffé du territoire de l’aile, prélevé avec ou sans le mésenchyme axial adjacent, sur des embryons de 15 à 29paires de somites (stades 12à 17 de H. & H.)

A partir du stade de 15 paires de somites, le territoire présomptif de l’aile peut être prélevé sans mésenchyme axial. On excise les territoires A et A+MA controlatéraux (fig. 5); chacun est pris alternativement à droite et à gauche. Le mésenchyme axial comprend le mésenchyme de la pièce intermédiaire, ébauche du rein embryonnaire, et le mésenchyme somitique.

Dans cette série expérimentale, 147 paires ont été greffées: 44 paires ont été retrouvées; 26 ont été perdues; dans 34 cas, on a retrouvé le greffon A + MA seul; dans 43 cas, le greffon A.

Vingt-cinq greffons de type A et 27 greffons de type A + MA se sont développés à partir de matériel prélevé sur des embryons de 25 à 29 paires de somites; 15 ailes se sont formées (60%) à partir de l’ébauche isolée, 22 (81,4%) à partir de l’ébauche prélevée avec le mésenchyme axial. Soixante-deux greffons de type A et 51 greffons de type A + MA se sont développés à partir de matériel prélevé au stade de 15 à 24 paires de somites. Aucune aile ne s’est formée à partir du territoire présomptif isolé (A), 42 (82,3 %) à partir du territoire excisé avec le mésenchyme axial (A + MA) (fig. 7 A, B). Lorsque l’aile ne se développe pas, le greffon est arrondi (fig. 7 B). Il est d’autant plus gros qu’il provient de matériel plus âgé. Lorsque l’aile se développe à partir de matériel de 25 à 29 paires de somites, sa taille est comparable dans les séries A et A + MA. Elle correspond à son âge réel (10 jours). Si les greffons proviennent de matériel pris sur des embryons de moins de 24 paires de somites (les trois feuillets embryonnaires sont alors excisés), un fragment aveugle d’intestin se développe. Cette structure est souvent extérieure à la masse principale du greffon, attachée à celle-ci de façon assez lâche. Parfois même, on retrouve le fragment d’intestin loin du reste du greffon.

(3) Greffe du territoire présomptif de l’aile prélevé avec le mésenchyme axial sur des embryons de 7 à 14 paires de somites (stades 9 à 11 de H. & H.)

Sur les embryons de moins de 15 paires de somites, le territoire présomptif de l’aile n’est pas bien délimité et ne peut pas être isolé. L’aire présomptive est prélevée au ras du tube nerveux. Cinquante-deux expériences de ce type ont été faites: on a retrouvé 40 greffons. Vingt-quatre greffons proviennent de matériel prélevé au stade de 10 à 14 paires de somites: 15 ailes (62,5%) se sont développées (fig. 8,9). Les membres obtenus présentent un retard de développement: provenant de matériel prélevé à 48 h, après 8 jours en greffe cœlomique, ils ont le plus souvent les dimensions et la forme (courbures) de membres de 6–8 jours (fig. 9). Seize greffons proviennent de matériel de 7 à 9 paires de somites. Dans aucun cas il ne s’est formé d’aile.

Cette étude morphologique externe des greffons a été prolongée par des examens du squelette après coloration et éclaircissement par la méthode de Lundvall, et des examens histologiques. Les deux techniques sont parfois appliquées successivement au même greffon. Dans certains cas aussi, la base de l’aile, coupée au niveau de l’humérus est soumise à une étude histologique, le reste est examiné au point de vue squelettique.

C Examens du squelette

(1) Greffons qui n’ont pas formé d’aile

L’étude porte sur: trois greffons provenant de matériel (A) de 30 à 44 paires de somites; 12 greffons formés de matériel (A ou A + MA) de 25 à 29 paires de somites; 32 greffons formés de matériel (A ou A + MA) de 14 à 24 paires de somites. Sept greffons, parmi les plus jeunes, ne contiennent aucune formation squelettique.

Les greffons provenant de matériel de plus de 25 paires de somites présentent des formations squelettiques allongées et distinctes, sans organisation. Parfois, des baguettes renflées aux extrémités ont l’aspect caractéristique d’os longs. Lorsque les greffons proviennent de matériel plus jeune, le cartilage apparaît sous forme de une ou plusieurs baguettes allongées, sans forme précise.

(2) Ailes

L’étude du squelette porte sur 108 ailes, obtenues dans les différentes séries. Le tableau 2 groupe les résultats obtenus. On constate que: (a) Les ailes qui se forment à partir d’ébauches isolées au stade de 30 à 44 paires de somites, présentent un squelette complet dans 20 cas sur 23, des déficiences légères dans 3 cas (rayons 1 et 3). (b) La présence du mésenchyme axial améliore la qualité de la différenciation du territoire de l’aile capable d’évoluer seul: 6 ailes sur 12 ont un squelette complet dans la série A, 14 sur 18 dans la série A + MA, lorsque le matériel est excisé sur des embryons de 25 à 29 paires de somites, (c) Vingt-huit ailes sur 40 ont un squelette complet si le matériel (A + MA) est excisé sur des embryons de 15 à 24 paires de somites, 7 sur 15 si le matériel est pris sur des embryons de 10 à 14 paires de somites. Les déficiences du squelette deviennent plus fréquentes lorsque le matériel greffé est plus jeune, (d) La réduction des pièces squelettiques s’effectue dans un ordre déterminé: le doigt 1 et le métacarpien 1 disparaissent le plus souvent, ensuite le radius, enfin, plus rarement, le doigt 3 et le métacarpien 3. Il y a tendance à la réalisation d’un axe simple humérus-cubitus-rayon 2. Il faut noter toutefois que, dans les ailes qui se développent à partir de matériel de 10 à 14 paires de somites, le radius disparaît d’abord, et l’autopode est dominant. L’humérus et le cubitus sont fréquemment soudés (fig. 9).

Tableau 2

Ailes: étude du squelette

Ailes: étude du squelette
Ailes: étude du squelette

La ceinture ne se développe jamais complètement. Elle se différencie plus souvent si le matériel axial est présent. Le scapulum est alors reconnaissable, ainsi que le coracoïde; ces os sont incomplètement développés; ceci est probablement dû aux conditions de la greffe: en effet, la base du greffon, près du point d’implantation, est fréquemment lésée; si le territoire de l’aile est explanté seul, l’humérus peut être tronqué.

Les vertèbres ne se différencient jamais à partir du territoire axial.

D Examens histologiques

Les résultats de ces examens ont été groupés dans le tableau 3. Nous remarquons: (a) L’absence constante des structures nerveuses, (b) L’absence constante du mesonephros dans les greffons issus de matériel de membre isolé (fig. 10). (c) La présence constante du mesonephros dans les greffons provenant de matériel de membre prélevé avec le territoire axial adjacent sur des embryons de plus de 14 paires de somites (fig. 11). (d) La présence constante de l’intestin lorsque le greffon provient de matériel de moins de 24 paires de somites (les trois feuillets embryonnaires sont alors prélevés), (e) L’absence de corrélation entre la présence de ces structures et le développement de l’aile, (f) La présence de cartilage dans quelques greffons provenant de matériel de 7 à 9 paires de somites (fig. 12). Ceci confirme les résultats que nous avons obtenus en culture in vitro (Pinot, 1969 b). Le plus souvent, néanmoins, ces greffons ne présentent aucune différenciation (fig. 13).

Tableau 3

Ailes: Examens histologiques

Ailes: Examens histologiques
Ailes: Examens histologiques

E Conclusions

  1. Le territoire présomptif de l’aile est capable de se différencier de manière autonome à partir du stade de 25 paires de somites. Notons que ce stade est celui où apparaît l’épaississement de la somatopleure, première manifestation visible de l’ébauche.

  2. Le mésenchyme axial (a) améliore la différenciation du territoire du l’aile capable d’évoluer seul et augmente la fréquence du développement (25 à 29 paires de somites); (b) permet la différenciation en aile du territoire présomptif prélevé entre le stade de 10 paires de somites et le stade de 24 paires de somites.

A Technique

Pour savoir si le mésenchyme axial joue dans le développement de la patte un rôle analogue à celui que nous avons constaté dans celui de l’aile, nous avons effectué des séries expérimentales comparables: l’ébauche de patte isolée (P), ou l’ébauche prélevée avec le mésenchyme axial adjacent (P + MA), est greffée dans le cœlome d’un embryon de 3 jours, où elle se développe pendant 8 jours.

B Résultats morphologiques: Le développement de la patte

Ces résultats sont consignés dans le tableau 4 

(1) Greffe de bourgeons de patte prélevé au stade de 32 à 44 paires de somites (stades 17 à 21 de H. & H.)

Trente-cinq greffes de ce type ont été faites; 29 embryons-hôtes sont vivants au moment de l’autopsie; 24 greffons sont retenus, 21 sont des pattes (fig. 14). La technique des greffes cœlomiques permet donc un développement satisfaisant de la patte, lorsque le territoire greffé est capable de différenciation autonome.

Tableau 4

Rôle du mésenchyme axial dans le développement de la patte: étude morphologique externe

Rôle du mésenchyme axial dans le développement de la patte: étude morphologique externe
Rôle du mésenchyme axial dans le développement de la patte: étude morphologique externe
(2) Greffe du territoire de la patte, prélevé avec ou sans le mésenchyme axial adjacent, sur des embryons de 20 à 30 paires de somites (stades 13-14 à 17 de H. & HT)

Quatre-vingt-quatre paires ont été greffées: 73 greffons ont été perdus ou éliminés; 19 paires ont été retrouvées; dans 25 cas, on a retrouvé seulement le greffon de type P; dans 22 cas, le greffon de type P + MA.

Si le matériel a été prélevé sur des embryons de 25 à 30 paires de somites, 19 greffons sur 33 (57,5%) de type P, et 20 sur 22 (90,9%) de type P + MA, se sont développés en pattes. Si le matériel a été excisé sur des embryons de 20 à 24 paires de somites, 10 greffons sur 19 (52,6%) de type P + MA se sont différenciés en pattes (fig. 15 A). En revanche, sur 21 greffons de type P, 20 sont petits et informes (fig. 15B); un seul (matériel prélevé au stade de 22 paires de somites) a formé un doigt.

(3) Greffe du territoire présomptif de patte prélevé avec le mésenchyme axial sur des embryons de 11 à 19 paires de somites (stades 10 à 13 de H. & H.)

Quarante greffes de ce type ont été faites; on a étudié 18 greffons seulement. (Beaucoup sont éliminés à cause d’une mauvaise irrigation.) Dans 5 cas, on reconnaît des structures de patte. Toutefois, ces membres sont petits et très déficients (fig. 16, 17). Le matériel le plus jeune qui s’est montré capable de former de telles structures avait été excisé sur un embryon de 13 paires de somites (fig. 17).

(C) Examens du squelette

Pour apprécier la qualité de la différenciation des pattes formées, et l’influence du mésenchyme axial sur cette différenciation, nous avons étudié le squelette des membres provenant de matériel prélevé sur des embryons de plus de 20 paires de somites (tableau 5). Les membres qui se sont développés à partir de matériel plus jeune présentent en effet des pièces squelettiques difficiles à interpréter (fig. 16, 17).

Tableau 5

Pattes: étude du squelette

Pattes: étude du squelette
Pattes: étude du squelette

Nous avons pu faire les constatations suivantes: (rz) Les pattes qui se développent à partir d’une ébauche déjà visible (stade de 32 à 44 paires de somites) ont un squelette normal dans 14 cas sur 21. La patte comporte des éléments squelettiques très labiles (rayon 1, péroné) qui disparaissent très vite, (6) La présence du mésenchyme axial améliore la différenciation squelettique d’un territoire de patte capable d’évoluer seul (25 à 30 paires de somites). Cette amélioration est particulièrement nette au niveau de l’autopode. Dans l’expérience de type P, l’autopode manque complètement dans 2 cas sur 19: la différenciation du stylopode est normale, le membre se termine au niveau du milieu du tibia, (c) Les déficiences squelettiques portent d’abord sur le rayon 1 et le péroné. Les éléments qui se développent le plus souvent sont le rayon 3, le tibia, le fémur et le rayon 4. (d) Prélevé au stade de moins de 20 paires de somites (fig. 16, 17), le territoire de la patte se différencie avec des déficiences de plus en plus importantes: la différenciation aux stades les plus précoces est nettement moins bonne que celle de l’aile.

Pour ce qui concerne la ceinture, on peut répéter ici les remarques faites au sujet de la ceinture scapulaire. Les vertèbres ne se différencient jamais. Lorsque le membre ne se développe pas, l’aspect squelettique du greffon est en tous points identique (fig. 7B, 15 B), qu’il soit constitué par le territoire de l’aile ou de la patte.

D Examens histologiques

Ils portent sur 32 greffons qui ne se sont pas développés en pattes; il s’agit de 17 greffons de type P, provenant de matériel prélevé au stade de 22 à 28 paires de somites, et 15 greffons de type P + MA, issus de matériel prélevé sur des embryons de 11 à 28 paires de somites (tableau 6).

Tableau 6

Pattes: examens histologiques

Pattes: examens histologiques
Pattes: examens histologiques

Nous noterons seulement quelques caractéristiques: (a) L’absence constante du mesonephros dans les greffons de type P. (6) Sa présence dans les greffons de type P + MA prélevés sur des embryons de plus de 24 paires de somites, (c) La présence fréquente de l’intestin dans les deux types de greffons; les trois feuillets embryonnaires sont en effet prélevés sur les embryons de moins de 30 paires de somites, (d) La présence dans quatre greffons de type P + MA d’une petite gonade. La région gonadique se trouve au niveau des somites 19 à 29 (Wolff, 1949). Sa partie postérieure est donc comprise dans le greffon. Son territoire, situé légèrement sous le somite, n’est pas prélevé lorsque le mésenchyme axial est évité, (e) L’absence de structures nerveuses et chordales.

E Conclusions

(1) Le territoire présomptif de la patte est capable de se différencier de manière autonome à partir du stade de 25 paires de somites. 11 acquiert donc cette propriété en même temps que le territoire de l’aile. (2) Le mésenchyme axial joue le même rôle au niveau de l’aile et de la patte: (a) il favorise quantitativement et qualitativement la différenciation du territoire présomptif capable d’évolution autonome; (ó) il permet la différenciation en patte du territoire présomptif prélevé à un stade précoce (13 à 24 paires de somites).

Les territoires A + MA ou P + MA sont, au moment de la greffe, sensiblement plus gros que les greffons A ou P controlatéraux. Dès lors, on pouvait se demander si l’absence de développement des greffons A ou P prélevés sur des embryons de moins de 25 paires de somites, n’était pas due seulement à l’insuffisance de la masse du greffon. Pour répondre à cette question, nous avons réalisé deux groupes d’expériences: (a) associations de deux territoires présomptifs de membre; (ó) associations d’un territoire présomptif de membre avec un fragment de tissu plus âgé (foie, peau, mesonephros). Ces expériences ont été faites avec le membre antérieur.

A Association de deux territoires présomptifs d’aile

(1) Technique

Trois séries expérimentales ont été réalisées:

  • Association de deux territoires A + MA controlatéraux. Cette série permettra de savoir si le développement de deux membres est possible dans le cœlome.

  • Association d’un territoire A et d’un territoire A + MA controlatéraux.

  • Association de deux territoires A controlatéraux. On prélève le matériel sur des embryons de 15 à 24 paires de somites. Les deux ébauches controlatérales sont associées pendant 2 à 5 min sur un milieu de culture, puis greffées dans le cœlome d’un embryon-hôte de 3 jours d’incubation. L’embryon-hôte est sacrifié le plus souvent après 8 jours.

(2) Résultats

Les résultats sont groupés dans le tableau 7. Les chiffres correspondent au nombre de greffons retenus. Le nombre total de greffes effectuées est de 31 dans la série (a), 26 dans la série (b), et 30 dans la série (c).

Tableau 7

Développement de deux territoires présomptifs d’ailes associés, prélevés au stade de 15 à 24 paires de somites

Développement de deux territoires présomptifs d’ailes associés, prélevés au stade de 15 à 24 paires de somites
Développement de deux territoires présomptifs d’ailes associés, prélevés au stade de 15 à 24 paires de somites

Série (a): 24 greffons ont été étudiés. Dans deux cas, il n’y a pas de cartilage; dans 5 cas, des formations cartilagineuses informes et assez importantes se sont développées; un greffon a formé une aile seule; sept greffons ont formé une aile avec des formations squelettiques surnuméraires à la base; dans neuf cas enfin, deux membres bien constitués se sont développés (fig. 18). 11 faut noter que, dans cette série, l’autopsie est souvent prématurée. En effet, lorsque deux membres se développent, le greffon, très volumineux, provoque des hémorragies chez l’hôte, qui meurt avant le lie jour.

Série (b): sur 16 greffons, quatre présentent des éléments squelettiques sans organisation, un a formé une aile seule, 11 ont donné naissance à une aile avec des formations squelettiques surnuméraires à la base (fig. 19).

Série (c): 18 greffons sur 21 présentent des formations cartilagineuses peu importantes et sans organisation (fig. 20); trois n’ont pas formé de cartilage. Il convient de remarquer néanmoins que, si le greffon est formé de matériel prélevé au stade de 22 à 24 paires de somites, la quantité de cartilage qui se développe est plus que double de la quantité formée à partir d’un seul territoire de même âge; mais aucune organisation n’apparaît.

(3) Conclusion

Une augmentation de la quantité de matériel présomptif de membre greffé ne provoque pas une amélioration sensible de la différenciation du greffon.

B Association d’un territoire présomptif d’aile avec un fragment de tissu (foie, mesonephros, peau) prélevé sur un embryon plus âgé

(1) Technique

Les tissus associés sont la peau de 7 jours, le foie et le mesonephros de 8 et 9 jours. Le foie ou le mesonephros est découpé en une fine lamelle carrée, qui est déposée sur un milieu de culture. La peau, coupée de la même façon, est placée sur le milieu, derme en haut. Le territoire présomptif de l’aile prélevé au stade de 15 à 24 paires de somites, est placé sur le tissu préparé, ectoderme en haut. Après 15 à 20 min sur le milieu de culture, l’ensemble est greffé dans le cœlome d’un embryon-hôte de 3 jours, que l’on sacrifie à 11 jours.

(2) Résultats (tableau 8)

Si le territoire présomptif de l’aile (A) a été prélevé sur des embryons de 15 à 21 paires de somites, sa différenciation est comparable à celle qu’on obtient lorsqu’il est greffé seul (fig. 21). En revanche, la différenciation du territoire prélevé au stade de 22 à 24 paires de somites est nettement améliorée: sur 34 greffons, huit ailes se sont différenciées; parmi les autres greffons, 12 présentent une certaine organisation des éléments squelettiques (fig. 22); ces cas représentent une étape intermédiaire entre les éléments squelettiques inorganisés et l’aile à trois segments. Les huit ailes obtenues, dont la taille est légèrement réduite par rapport à l’âge réel, ont été traitées par la méthode de Lundvall: trois ont un squelette complet; les cinq autres présentent des déficiences (rayon 1, radius, doigt 3). Trente-sept greffons, dont cinq ailes, ont été soumis à une étude histologique. Du mesonephros ne se forme jamais à partir du territoire A; le développement de l’aile ne peut donc être imputé à un prélèvement imprécis.

Tableau 8

Développement d’un territoire présomptif d’aile (À) associé à un tissu plus âgé (peau, foie, mesonephros)

Développement d’un territoire présomptif d’aile (À) associé à un tissu plus âgé (peau, foie, mesonephros)
Développement d’un territoire présomptif d’aile (À) associé à un tissu plus âgé (peau, foie, mesonephros)

(3) Conclusions

Immédiatement avant le stade de la différenciation autonome, le territoire présomptif de l’aile est capable de se différencier en aile, s’il est associé à un tissu plus âgé (peau, foie, mesonephros).

Le rôle du tissu associé n’est pas comparable à celui du mésenchyme axial: dans aucun cas, il n’a permis une meilleure différenciation d’un territoire présomptif d’aile prélevé avant le stade de 22 paires de somites.

A Position du problème

Comment expliquer l’apparition des membres à deux niveaux déterminés? Deux mécanismes simples peuvent être invoqués: (1) le mésenchyme axial exerce une stimulation ‘membre’ à deux niveaux précis seulement; (2) le mésenchyme axial possède à n’importe quel niveau cette propriété stimulatrice, mais le mésoderme latéral répond à deux niveaux déterminés. Le problème peut être posé de la même manière pour rendre compte de la qualité aile ou patte de la différenciation. On peut imaginer une stimulation axiale qualitative et une réponse latérale indifférente, ou une stimulation indifférente et une réponse qualitative du territoire latéral. Pour éprouver ces hypothèses, nous avons étudié le développement de différentes régions de la plaque latérale, associées au mésenchyme axial prélevé à différents niveaux.

B Techniques

Nous avons utilisé deux techniques expérimentales:

Technique 1:

Le processus expérimental est schématisé dans la fig. 23. On dépose un fragment de peau sur un milieu de culture, derme en haut. Un territoire présomptif de membre est excisé et placé sur le derme, ectoderme en haut. On prélève alors une bande de mésenchyme axial à un niveau choisi sur le même embryon ou sur un autre embryon, et on la dépose sur le derme, juxtaposée au territoire de membre. La partie distale du mésenchyme axial est en contact avec la partie proximale de l’ébauche de membre. On prélève parfois le tube nerveux avec le mésenchyme axial. L’association ainsi réalisée est incubée 15 à 20 min à 38 °C sur le milieu de culture. Le mésenchyme axial et le territoire du membre adhèrent au derme et sont ainsi maintenus en contact. L’ensemble est ensuite greffé dans la cavité cœlomique d’un embryon de 3 jours.

On a greffé 412 associations de ce type; 177 greffons seulement ont été étudiés. Un nombre important de greffons se dissocie en greffe cœlomique, et les éléments évoluent séparément. Même dans le cas où le greffon évolue sans dissociation, des examens histologiques nous ont permis de constater que parfois l’association n’était pas vraiment réalisée; le mésenchyme axial et le territoire de membre adhéraient au derme sans connexions entre eux. Les greffons retenus et étudiés présentent une association réelle des deux mésenchymes. Mais rien ne permet d’affirmer qu’elle a été immédiate; elle a pu être tardive et due à la croissance des deux tissus associés.

Témoins: le territoire présomptif de membre controlatéral est placé sur un fragment de peau déposé sur un milieu de culture, et l’ensemble est greffé après 15 à 20 min d’incubation.

Technique 2: elle est schématisée dans la fig. 24. Un blastoderme de 35 à 50 h d’incubation est mis en culture suivant la technique de Wolff & Simon (1955). Une à deux heures après, lorsque le blastoderme adhère déjà au milieu de culture, on excise une bande de mésenchyme axial avec ou sans le tube nerveux, sur un embryon donneur, à un niveau choisi. On dépose ce greffon à la place du mésenchyme axial préalablement excisé, ou entre le mésenchyme axial et la plaque latérale du blastoderme, à un niveau déterminé. Après 8 à 10 h de culture on prélève le greffon et la région de la plaque latérale qui lui est associée. Le tout est greffé dans le cœlome d’un embryon de 3 jours.

Des examens histologiques nous ont permis de constater que le mésenchyme axial greffé et la plaque latérale du blastoderme sont très étroitement associés (fig. 25). Lorsque le mésenchyme axial du blastoderme reste en place entre le greffon et le tube nerveux, il se différencie pendant la culture. On peut ainsi apprécier la place exacte du greffon, dans le sens crânio-caudal et proximodistal. On a réalisé 167 expériences de ce type; 135 greffons ont été retenus. Dans aucun cas, il ne s’est produit de dissociation.

Témoins: la plaque latérale et le mésenchyme axial du blastoderme sont prélevés au niveau du greffon, du côté opposé. Ce matériel est greffé dans le cœlome d’un embryon de 3 jours.

Dans tous les cas, l’embryon-hôte est sacrifié 8 jours après la greffe.

Nous étudierons d’abord l’évolution de la plaque latérale présomptive de membre (aile ou patte), associée au mésenchyme axial prélevé à différents niveaux (‘membre’ ou ‘non membre’). Nous nous intéresserons ensuite à l’évolution de la région de la plaque latérale située entre l’aile et la patte, associée au mésenchyme axial prélevé au niveau du membre.

C Développement de la plaque latérale présomptive de membre associée au mésenchyme axial prélevé à différents niveaux

(1) Les témoins

Technique 1: ils ont été étudiés dans le chapitre précédent (tableau 8). Rappelons que le territoire présomptif de l’aile associé à un fragment de peau de 7 jours, est capable de se différencier en aile s’il est prélevé sur un embryon de 22 paires de somites au moins.

Technique 2: 65 greffons témoins ont été étudiés: 43 ailes ont été obtenues (66,1%). Après 8 à 10 h en culture de blastoderme, le territoire de membre, prélevé avec le mésenchyme axial adjacent, reste capable de se différencier dans un pourcentage de cas important.

(2) Les associations expérimentales: résultats généraux (tableau 9)

Les associations ont toujours été réalisées avec des territoires présomptifs de membres d’embryons de moins de 22 paires de somites. La technique 1 exige que l’on puisse exciser le territoire présomptif de membre: l’excision est pratiquée sur des embryons de 15 paires de somites au moins pour l’aile, de 18 paires de somites au moins pour la patte. La technique 2 permet de contrôler la localisation du greffon, 8 à 10 h après l’association. L’expérience peut alors être faite à partir du stade de 12 et 13 paires de somites, au niveau présomptif de l’aile. L’association n’a jamais été réalisée avec cette technique au niveau de la patte. Le mésenchyme axial prélevé au niveau ‘membre’ correspond aux somites 15 à 20 (aile), ou 26 à 32 (patte). Le mésenchyme axial prélevé à un niveau ‘non membre’ correspond aux somites 6 à 12 (cou), ou 22 à 25 (niveau intermédiaire entre l’aile et la patte). Les associations sont homo-ou hétérochro-niques.

Tableau 9

Association de plaque latérale présomptive de membre et de mésenchyme axial prélevé à différents niveaux

Association de plaque latérale présomptive de membre et de mésenchyme axial prélevé à différents niveaux
Association de plaque latérale présomptive de membre et de mésenchyme axial prélevé à différents niveaux

On a obtenu les résultats suivants: (1) La plaque latérale présomptive de membre d’embryons de 19 à 21 paires de somites se différencie en membre dans 31 cas sur 75 (41,3%) si elle est associée au mésenchyme axial prélevé au niveau du membre, dans 13 cas sur 35 (37,1%), si elle est associée au mésenchyme axial prélevé à un autre niveau. (2) La plaque latérale présomptive de membre d’embryons de moins de 19 paires de somites, se différencie en membre dans 25 cas sur 76 (32,8%) si le mésenchyme axial associé a été prélevé au niveau ‘membre’. En revanche, si le mésenchyme axial a été excisé au niveau du cou ou dans la région intermédiaire entre aile et patte, la plaque latérale de même âge ne se différencie jamais en membre (81 cas).

Donc: le mésenchyme axial ‘non membre’ est capable d’exercer une action stimulatrice morphogène sur le territoire présomptif de membre. Mais cette stimulation est insuffisante pour provoquer la différenciation d’un territoire de membre d’embryon de moins de 19 paires de somites.

Ces résultats nous amènent à émettre l’hypothèse que l’action morphogène du mésenchyme axial s’exerce bien avant l’apparition morphologique de l’ébauche: au stade de 22 paires de somites, le mésoderme aurait reçu une stimulation suffisante pour qu’un tissu plus âgé associé (foie, peau, mesonephros) permette le développement du membre; au stade de 19 paires de somites, la stimulation déjà reçue suffirait pour que la faible stimulation excercée par le mésenchyme axial ‘non membre’ provoque la différenciation. Nous allons maintenant examiner les résultats de façon plus détaillée.

(3) Les associations expérimentales: associations territoire présomptif de membre-mésenchyme axial ‘non membre’’

(a) Associations hétérochroniques:

Dans quelques cas (technique 1), le mésenchyme axial et le territoire présomptif de membre sont excisés sur le même embryon. Le plus souvent, les associations sont hétérochroniques (fig. 26). Le mésenchyme axial est prélevé au niveau de l’aile sur des embryons de 20 à 35 paires de somites, au niveau de la patte au stade de 26 à 38 paires de somites. Le mésenchyme axial peut être alors isolé de manière précise. Prélevé au stade de 35 ou 38 paires de somites, le mésenchyme axial s’est montré capable d’exercer une influence stimulatrice sur le mésoderme latéral présomptif de membre d’embryons de moins de 19 paires de somites. Or, comme l’aile et la patte peuvent se différencier de manière autonome dès le stade de 25 paires de somites, cela prouve que la stimulation axiale s’exerce sur le territoire présomptif du membre plus longtemps qu’il n’est nécessaire pour qu’un développement normal soit assuré.

(b) Associations hétérospécifiques:

Dans quelques cas (technique 1), le mésenchyme axial est prélevé sur l’embryon de Caille. Comme les tissus sont pigmentés chez la Caille, c’est un moyen simple pour constater immédiatement la présence du mésenchyme axial dans les greffons. Les résultats sont comparables à ceux qu’on a obtenus avec le mésenchyme axial de l’embryon de Poulet.

(c) Associations croisées aile-patte:

On a surtout étudié l’évolution du territoire présomptif de l’aile associé au mésenchyme axial ‘patte’; en effet, au même stade, le territoire de l’aile peut être isolé plus facilement que celui de la patte. Les associations sont homo-ou hétérochroniques. Les résultats sont groupés dans le tableau 10. On a obtenu 21 membres, parmi lesquels on reconnaît parfaitement sept pattes (fig. 27) et 14 ailes (fig. 28). C’est la plaque latérale qui détermine la qualité aile ou patte de la différenciation.

Tableau 10

Associations croisées aile-patte

Associations croisées aile-patte
Associations croisées aile-patte

Donc: la qualité ‘aile’ ou ‘patte’ du membre est déterminée dans la plaque latérale bien avant que la différenciation puisse se faire de manière autonome. Le mésenchyme axial ‘aile’ ou ‘patte’ provoque la différenciation de l’aile ou celle de la patte, selon l’origine de la plaque latérale qui lui est associée.

Dans tous les cas, les greffons qui ont été étudiés sont ceux qu’on a retrouvés dans la cavité générale de l’hôte, sans relations tissulaires directes avec les parois du corps. Il faut cependant noter que, dans 23 cas, des greffons constitués de matériel A ou P, excisé sur des embryons de moins de 22 paires de somites, se sont développés en relation étroite avec le base interne de l’aile de l’hôte. On a alors involontairement mis en rapport le territoire de membre greffé et le mésenchyme axial de l’hôte, au niveau de l’aile. Dans 15 cas, un membre s’est développé à partir du greffon (fig. 29). C’est une aile (11 cas), ou une patte (4 cas), suivant que le matériel greffé était de type A ou P. Dans un cas, le greffon était formé de deux territoires d’aile (A + A) prélevés sur un embryon de 16 paires de somites; ils se sont développés, et on a obtenu trois ailes, deux du côté interne, une du côté externe (l’aile normale de l’hôte), ayant une base commune. Cette différenciation en membre du jeune territoire présomptif greffé ne s’est jamais produite dans les cas, plus rares (15) où il s’est développé en relation étroite avec la base du mésenchyme axial intermédiaire entre l’aile et la patte.

(4) Les associations expérimentales: associations territoire présomptif de membre-mésenchyme axial ‘non membre ‘

Elles sont le plus souvent hétérochroniques. On prélève le mésenchyme axial avec le tube nerveux, au niveau du cou (somites 6 à 12) sur des embryons de 15 à 25 paires de somites, au niveau intermédiaire entre l’aile et la patte (somites 22 a 25) sur des embryons de 22 à 35 paires de somites. Lorsque la technique 2 est utilisée, le greffon de mésenchyme axial est toujours placé de façon à être associé à une région de la plaque latérale plus grande que la région présomptive de l’aile (parfois deux bandes des somites 22 à 25 sont mises bout à bout). Nous pensons que la plaque latérale, au niveau étudié, est ainsi parfaitement préservée de toute influence axiale de la part du blastoderme-hôte pendant les 8 à 10 h de culture. Si la plaque latérale est associée avant le stade de 19 paires de somites, sa différenciation est comparable à celle qu’on obtient lorsqu’elle est greffée seule (fig. 30, 31). Du cartilage peut se différencier, mais aucune structure de membre ne se forme. Si la plaque latérale est associée au stade de 19 à 21 paires de somites, les membres qui se différencient (tableau 9), présentent un squelette normal ou des déficiences légères (fig. 32, 33). Ils sont comparables à ceux qu’on obtient lorsque la plaque latérale présomptive de membre de même âge est associée au mésenchyme axial prélevé au niveau du membre. 11 faut remarquer que, si les somites 22 à 25 sont présents dans le greffon, le plus souvent des côtes se forment (fig. 30). Des vertèbres, incomplètes se différencient toujours car le tube nerveux, présent, joue son rôle inducteur.

D Développement de la région de la plaque latérale située entre aile et patte associée au mésenchyme axial prélevé au niveau ‘membre’

(1) Technique Nous nous sommes demandé si le mésenchyme axial prélevé au niveau ‘membre’ était capable de provoquer la formation de structures de membre dans la région de la plaque latérale située entre l’aile et la patte. La technique 2 a été seule utilisée. Le blastoderme est mis en culture au stade de 18 à 24 paires de somites. La limite entre le mésenchyme axial et la plaque latérale est bien visible, même dans la région postérieure de l’embryon. Le greffon est constitué d’une bande de mésenchyme axial prélevé avec le tube nerveux au niveau de l’aile sur des embryons de 20 à 24 paires de somites. Cette bande de mésenchyme axial est placée entre le mésenchyme axial et la plaque latérale du blastoderme, en arrière du 20e somite. Après 8 à 10 h de culture, le blastoderme a 25 à 30 paires de somites. Le greffon se trouve le plus souvent au niveau des somites 20-21 à 27-28. On découpe alors la région du greffon qui correspond au niveau des somites 21 à 26 et la plaque latérale qui lui est associée. Dans quelques cas, on prend l’ensemble au niveau des somites 21 à 27–28. Ce matériel est greffé dans le cœlome d’un embryon de 3 jours

Témoins: les somites 21 à 26 ou 21 à 27–28 controlatéraux sont excisés avec le tube nerveux et la plaque latérale adjacente. L’ensemble est greffé.

(2) Résultats (tableau 11)

Lorsque la plaque latérale associée correspond au niveau des somites 21 à 26, dans aucun cas il n’y a formation de structures de membre. Des côtes, réduites, se forment dans 5 cas sur 28 (fig. 34). Lorsque la plaque latérale associée correspond au niveau des somites 21 à 27-28, des structures de patte se forment dans 8 cas sur 17 (47%). Dans six cas, il s’agit d’un seul doigt (fig. 35); dans un cas, on obtient deux doigts, et dans un cas enfin, une petite patte à sept doigts. Dans ce dernier cas, la plaque latérale associée correspondait au niveau des somites 21 à 28, c’est-à-dire que le 1/3 antérieur de l’ébauche de la patte avait été excisé. Le tube nerveux étant toujours présent, des vertèbres se différencient dans tous les cas.

Tableau 11

Association de la région de la plaque latérale située entre aile et patte et de mésenchyme axial prélevé au niveau de Vaile.

Association de la région de la plaque latérale située entre aile et patte et de mésenchyme axial prélevé au niveau de Vaile.
Association de la région de la plaque latérale située entre aile et patte et de mésenchyme axial prélevé au niveau de Vaile.

Témoins: si le matériel greffé correspond au niveau des somites 21 à 26, des vertèbres et des côtes se développent de manière constante (fig. 36). Si le matériel greffé correspond au niveau des somites 21 à 27–28, des structures de patte se développent dans huit cas sur 19 (42,1%). 11 s’agit de un ou deux doigts. Des côtes se forment également (18 cas).

(3) Conclusions:

La région de la plaque latérale située au niveau des somites 21 à 26 n’est pas capable de répondre à l’action stimulatrice du mésenchyme axial prélevé au niveau du membre.

Au stade de l’expérience, la limite antérieure du territoire de la patte se trouve bien au niveau de 26e somite. La partie antérieure du territoire de la patte possède des propriétés régulatrices importantes. Ce fait avait déjà été signalé par Rudnick (1946) et Rawles (1947).

Le mésenchyme axial est constitué par le mésenchyme somitique et la pièce intermédiaire, ébauche du rein embryonnaire. On peut se demander quel est le rôle joué par chacun de ces deux tissus.

A Rôle du mesonephros dans le développement du membre

Nous avons constaté que, au stade de 10 à 14 paires de somites, le membre se développe si son aire présomptive est excisée au ras du tube nerveux. La pièce intermédiaire est donc présente, mais à ce stade, le mesonephros ne se différencie jamais (tableau 3). La même remarque peut être faite au niveau du membre postérieur: le mesonephros ne se différencie pas si le territoire P + MA est excisé sur des embryons de moins de 24 paires de somites, l’extrémité caudale du canal de Wolff étant antérieure au niveau prélevé (tableau 6). Cependant, la patte se différencie encore à partir de matériel pris au stade de 13 paires de somites.

De plus, nous avons fait une série expérimentale. Le pronephros, d’où est issu le canal de Wolff, s’étend postérieurement jusqu’au 15e somite. Lorsqu’on arrête le canal de Wolff selon la technique de Bishop-Calame (1966), l’obstacle est donc nécessairement placé au niveau de l’ébauche de l’aile (somites 17 à 20). Mais, du côté opéré, lorsque le mesonephros ne se différencie pas en arrière de l’obstacle (huit cas), le bourgeon de patte se forme normalement. Le développement du membre est donc indépendant de la différenciation du mesonephros. Dans tous les cas évoqués, si le mesonephros n’a pas été induit, la pièce intermédiaire indifférenciée est présente.

B Rôle de la pièce intermédiaire indifférenciée dans le développement du membre

Nous avons réalisé l’expérience suivante: nous avons associé, suivant la technique 2 décrite plus haut, la plaque latérale présomptive de membre au stade de 15 à 19 paires de somites, et une bande de mésenchyme somitique prélevé avec le tube nerveux, mais sans mesonephros, au niveau de l’aile, sur un embryon de 30 à 32 paires de somites. A ce stade et à ce niveau le mesonephros différencié se trouve sous le mésenchyme somitique; il peut être excisé. Le greffon ne comporte alors ni mesonephros, ni pièce intermédiaire. L’association est plus difficile; l’excision du mesonephros lèse le bord du greffon qui adhère moins étroitement à la plaque latérale. Quatorze greffons de ce type ont été étudiés; quatre ailes se sont développées. Dans un cas, l’examen histologique a montré qu’un peu de mesonephros était resté en place; dans les trois autres cas, le mesonephros était absent.

C Conclusion

C’est le mésenchyme somitique qui est responsable de la stimulation morphogène qui s’excerce sur le mésoderme présomptif de membre.

Deux hypothèses peuvent être proposées. Le mésenchyme somitique peut apporter une contribution matérielle à l’édification du membre. Son influence peut aussi s’exercer par voie chimique. La première hypothèse a été soumise à une vérification expérimentale. Saunders (1948 b), après avoir marqué au charbon les somites 15 à 20, chez des embryons de 60 à 90 h d’incubation, a constaté que, aux stades considérés, les somites ne participent pas à l’édification de l’aile. Nous avons repris les expériences de Saunders, à un stade plus précoce.

A Technique

Nous avons marqué la bordure externe du mésenchyme somitique, ou le mésenchyme somitique lui-même au niveau présomptif de l’aile, sur 74 embryons de 10 à 22 paires de somites. Dans 32 cas, la marque introduite est du charbon animal mouillé par de l’albumine; dans 42 cas, la marque est constituée par de 1’encre de Chine à l’état pâteux. Deux ou trois marques sont faites sur le même embryon. Les 57 survivants sont sacrifiés à 5 jours. Trente cas seulement sont retenus. Les autres sont éliminés, parce que les marques, introduites alors que le mésenchyme somitique n’était pas encore segmenté, sont retrouvées à un niveau qui ne correspond pas aux conditions expérimentales. Les embryons retenus sont soumis à une étude histologique.

Témoins: sur 14 embryons de 16 à 28 paires de somites, les marques sont introduites au niveau des somites 21 à 26. Seno (1961) a montré que le matériel costal, en pénétrant dans la plaque latérale, entraînait une fine marque placée en bordure des somites dans cette région. Cette série nous permettra donc d’apprécier la valeur de la technique de marquage que nous avons utilisée.

B Résultats

Les marques d’encre de Chine sont constituées de très fines particules, les marques de charbon de particules un peu plus grosses. Les marques des deux types, placées au niveau intermédiaire entre l’aile et la patte, sont nettement entraînées en direction de la plaque latérale par la migration massive du matériel somitique qui formera les côtes et les muscles intercostaux. En aucun cas, les marques placées au niveau de l’aile ne sont déplacées.

C Conclusion

Le mésenchyme somitique ne participe pas de façon massive à l’édification du membre. Un passage cellulaire plus fin ne pourrait probablement pas être mis en évidence par cette technique.

Le territoire de l’aile ou de la patte, isolé et greffé dans le cœlome d’un embryon de 3 jours, est capable de différenciation autonome à partir du stade de 25 paires de somites. En présence du mésenchyme axial (intermédiaire et somitique) adjacent, l’aile se différencie aux stades de 10 à 24 paires de somites, la patte aux stades de 13 à 24 paires de somites. De plus, aux stades de 25 à 29– 30 paires de somites, la différenciation du membre, aile ou patte, est améliorée lorsque le mésenchyme axial est présent. Le mésenchyme axial exerce donc une action déterminante sur la morphogenèse du membre. Du cartilage peut se différencier en l’absence du mésenchyme axial, dans les greffons provenant de matériel prélevé avant le stade de 25 paires de somites: l’histogenèse du cartilage est indépendante de mésenchyme axial. Le rôle du mésenchyme axial dans la morphogenèse du membre ne peut être attribué à une augmentation de la masse du greffon. Le mésenchyme axial ne peut être remplacé par un fragment de tissu plus âgé (foie, peau, mesonephros). Le mésenchyme axial prélevé au niveau ‘aile’ ou ‘patte’ exerce seul une action stimulatrice morphogène capable de provoquer la différenciation d’un territoire présomptif de membre d’embryon de moins de 19 paires de somites. Le mésenchyme axial prélevé au niveau du cou (somites 6 à 12), ou intermédiaire entre l’aile et la patte (somites 22 à 25) peut provoquer la différenciation d’un territoire de membre d’embryon ayant déjà au moins 19 paires de somites. Dans le cas des associations croisées aile-patte, c’est la plaque latérale qui détermine la qualité aile ou patte de la différenciation. La stimulation morphogène du mésenchyme axial n’est pas qualitative. La plaque latérale est capable de répondre à la stimulation morphogène du mésenchyme axial aux deux niveaux ‘membre’ seulement. La région de la plaque latérale située entre l’aile et la patte ne se différencie pas en membre, lorsqu’elle est associée au mésenchyme axial ‘membre’. Dans ces conditions, la formation d’un membre apparaît comme résultant de la conjonction d’une stimulation morphogène axiale forte, et d’une réponse qualitative de la plaque latérale. La plaque latérale, avant le stade de 24 paires de somites, se montre formée d’une région intermédiaire incapable de répondre à la stimulation morphogène ‘membre’, et de deux territoires ‘membre’, dont la qualité antérieure ou postérieure est déjà déterminée, mais qui ont besoin de la stimulation morphogène axiale pour se différencier en membre. Nous avons montré que la stimulation morphogène axiale s’exerce sur le mésoderme latéral plus longtemps qu’il n’est nécessaire pour que le développement normal du membre soit assuré. Prélevé au stade de 35 et 38 paires de somites, le mésenchyme axial ‘membre’ provoque la différenciation d’un territoire présomptif de membre incapable de développement autonome. Le mésenchyme somitique est seul responsable de la stimulation morphogène qui s’exerce sur le territoire présomptif du membre; le mesonephros ou la pièce intermédiaire indifférenciée ne sont pas en cause. Une participation matérielle massive du mésenchyme somitique à l’édification du membre n’a pu être mise en évidence. Le mode d’action du mésenchyme somitique sur le mésoderme présomptif de membre est actuellement à l’étude.

Nos conclusions sont en accord avec celles de Hamburger (1938), pour ce qui concerne le stade où le membre devient capable de différenciation autonome. Rudnick (1945) a obtenu le développement de membres à partir de matériel beaucoup plus jeune, mais en greffant, non le territoire de membre isolé, mais une portion importante du blastoderme. Les examens histologiques effectués par Rudnick ont révélé des structures comparables à celles que nous avons obtenues; une différence réside dans la présence fréquente des formations nerveuses, totalement absentes dans nos greffons. Mais nous savons que l’axe nerveux ne joue aucun rôle dans la différenciation du membre, au moins à partir du stade de 11 paires de somites: ce fait, signalé par Rudnick, a été démontré par Lutz & Mamet (1955); les membres qui se développent sont innervés si le tube nerveux est présent, ils ne le sont pas si le mésenchyme somitique seul est greffé avec le territoire présomptif de membre; l’innervation n’a aucune influence sur la morphogenèse squelettique. Chaube (1959) a observé la différenciation du territoire présomptif de l’aile prélevé au stade de 4 paires de somites. A ce moment, le territoire présomptif de l’aile ne peut être isolé, et l’expérience de Chaube est de même type que celle de Rudnick. Il faut noter de plus que Chaube a greffé le territoire du membre dans la région immédiatement antérieure ou postérieure à l’ébauche de l’aile d’embryons de 3 jours. Elle a pu ainsi mettre le greffon sous l’influence stimulatrice du mésenchyme somitique de l’hôte. Mais cette influence n’expliquerait pas seule le développement de matériel aussi jeune.

Des rapports entre le mésenchyme somitique et le territoire des membres ont été signalés par plusieurs auteurs, et chez des espèces animales différentes. Chez les Amphibiens, Amano (1960, 1962), expérimentant sur Triturus et Pleurodeles, aboutissait à la conclusion que le mésoderme somitique était nécessaire au développement du membre. Selon l’auteur, le tissu somitique jouerait un rôle inducteur, mais apporterait également une contribution matérielle à l’édification du membre. Finnegan (1962, 1963) a montré que, chez Amblystoma et Taricha, l’histogenèse du membre transplanté est améliorée en présence du mésenchyme somitique. Muchmore (1957) a attribué au pronephros et au mésenchyme somitique un rôle conjugué dans la détermination des membres chez Amblystoma. 11 faut noter aussi qu’une contribution myotomiale à la musculature des membres a été signalée par Griffiths (1959), chez Bufo, Megophys et Rana, par Mflaire (1956, 1957) chez le Rat et chez certains Reptiles. Chez l’embryon d’Orvet (Raynaud & Vasse, 1968), les somites adjacents entrent en relation avec l’ébauche du membre antérieur. D’après l’auteur, une influence somitique pourrait être à l’origine des modifications histologiques qu’il a alors observées dans l’ébauche.

Chez les Oiseaux, une participation matérielle du mésenchyme somitique à l’édification du membre n’a pu être démontrée. Un rôle du mésenchyme somitique dans les premiers stades du développement du membre chez l’embryon de Poulet et de Canard a déjà été signalé par Murillo-Ferrol (1963, 1965). L’auteur a placé un obstacle (tube cardiaque, vésicule oculaire, mica) entre le mésenchyme somitique et le territoire du membre antérieur ou postérieur, aux stades 13 à 18 de H. & H. Aux stades 13 à 16 de H. & H. (19 à 28 paires de somites), lorsque l’obstacle a été placé au niveau exact du territoire du membre, il s’est produit une duplication de l’ébauche. Si l’obstacle était plus long que la base de l’ébauche, l’auteur a observé des cas d’agénésie du membre: il n’a pas précisé combien de fois cet effet avait été obtenu et combien d’éxpériences de ce type avait été réalisées. D’après l’auteur, lorsqu’un filtre Millipore a été placé comme obstacle, le membre s’est toujours développé, parfois micromèle. L’auteur en a conclu que le mésenchyme somitique exerçait son influence par l’intermédiaire d’un ‘facteur somitique’ de nature chimique. Murillo-Ferrol a précisé que, si l’obstacle a été mis en place aux stades 17 et 18 de H. & H., le membre était parfois micromèle ou présentait des altérations distales. De plus, les embryons opérés étaient souvent atteints de cœlosomie. Notons aussi que l’auteur a obtenu des cas d’agénésie du membre en séparant le mésenchyme somitique du territoire du membre au stade 16 de H. & H. (26 à 28 paires de somites). Or, à ce stade, le membre est capable de se différencier de manière autonome. La présence d’un obstacle, nous l’avons nous-même vérifié, agit par son poids, par les perturbations circulatoires qu’il provoque, créant ainsi des lésions qui s’ajoutent à celles qui sont effectivement dues à l’absence de continuité entre le mésenchyme somitique et le territoire du membre. Le présent travail nous permet de mettre en évidence par une méthode différente le rôle du mésenchyme somitique, et d’aborder certains problèmes restés sans solution.

Murillo-Ferrol assimile le ‘facteur somitique’ au ‘facteur de maintien’ de la crête, dont l’existence a été affirmée par Saunders (1949). Notons toutefois que Zwilling (1964) a démontré que le mésenchyme somitique, prélevé à différents niveaux sur un embryon de 3 jours, et placé dans un ectoderme de membre, était incapable de maintenir la crête apicale, qui disparaissait après 30 à 40 h. Or, à 3 jours, le mésenchyme somitique possède toujours ses propriétés stimulatrices. 11 faut donc admettre que le mésoderme latéral est un relai nécessaire entre le mésenchyme somitique et l’ectoderme, pour que la crête apicale se forme.

Kieny (1959, 1960) a montré que le mésoderme de membre, prélevé à partir du stade de 20 paires de somites et greffé dans le flanc, entre l’aile et la patte, sous l’ectoderme banal, induisait la formation d’un membre surnuméraire. Or, à ce stade, nous avons vu que le mésoderme de membre, recouvert de son ectoderme, ne se développait pas en membre de manière autonome. Mais, au stade de 20 paires de somites, le mésoderme présomptif de membre peut répondre à la faible stimulation exercée par le mésenchyme somitique de la région située entre l’aile et la patte. On peut expliquer ainsi qu’il puisse provoquer la formation d’un membre surnuméraire. Le mésoderme latéral de la région située entre l’aile et la patte n’est pas capable de répondre à une stimulation ‘membre’; il faut donc se demander si le membre surnuméraire qui apparaît n’est pas essentiellement constitué par le mésoderme présomptif greffé.

  1. On a étudié le développement de l’ébauche ou du territoire présomptif de membre, prélevé aux stades de 30 h à jours d’incubation sur l’embryon de Poulet, et greffé dans le cœlome d’un embryon-hôte de 3 jours d’incubation. Le territoire de l’aile ou de la patte, isolé, est capable de différenciation morphologique autonome, en greffe cœlomique, s’il a été prélevé au stade de 25 paires de somites au moins.

  2. Si l’on prélève le mésenchyme axial (somitique et intermédiaire) adjacent avec le territoire présomptif dumembre, l’aile se différencie, en greffe cœlomique, à partir de matériel prélevé au stade de 10 à 24 paires de somites, la patte à partir de matériel prélevé au stade de 13 à 24 paires de somites. Le mésenchyme axial exerce une action stimulatrice sur la morphogenèse du membre. En l’absence du mésenchyme axial, du cartilage peut se différencier à partir de matériel prélevé au stade de 7 à 25 paires de somites: la chondrogenèse dans le mésenchyme présomptif de membre est indépendante du mésenchyme axial.

  3. Le rôle du mésenchyme axial ne peut être attribué à une augmentation de la masse du greffon. Un tissu prélevé sur un embryon plus âgé (foie, peau, mesonephros), associé au territoire de membre, n’exerce pas une action comparable à celle du mésenchyme axial sur le développement du membre.

  4. On a étudié l’évolution en greffe cœlomique du territoire présomptif de membre incapable de différenciation autonome, associé au mésenchyme axial prélevé à différents niveaux. Le mésenchyme axial prélevé au niveau ‘membre’ (aile ou patte) possède seul la propriété de stimuler le développement du membre à partir d’un territoire présomptif prélevé avant le stade de 19 paires de somites. Le mésenchyme axial prélevé au niveau du cou (somites 6 à 12), ou au niveau intermédiaire entre l’aile et la patte (somites 22 à 25) exerce une faible action stimulatrice, permettant le développement d’un territoire présomptif de membre au stade de 19 à 24 paires de somites. Le mésenchyme axial ‘membre’ possède la propriété de stimuler le développement du membre jusqu’au stade de 35 (aile) et 38 (patte) paires de somites au moins. L’action stimulatrice du mésenchyme axial s’exerce donc sur le mésoderme latéral plus longtemps qu’il n’est nécessaire pour qu’un développement normal du membre soit assuré. Le mésenchyme axial ‘aile’ ou ‘patte’ provoque la différenciation de l’aile ou celle de la patte, selon l’origine du fragment de plaque latérale qui lui est associé. Aux stades étudiés, c’est la plaque latérale qui détermine la qualité ‘aile’ ou ‘patte’ de la différenciation.

  5. On a étudié l’évolution en greffe cœlomique, de la région de la plaque latérale située entre l’aile et la patte (niveau des somites 21 à 26) associée au mésenchyme axial ‘membre’. Cette région de la plaque latérale n’est pas capable de répondre à la stimulation morphogène exercée par le mésenchyme axial ‘membre’: dans aucun cas, on n’a observé le développement d’un membre.

  6. Le mésenchyme somitique est seul responsable de l’action stimulatrice morphogène qui s’exerce sur le mésoderme latéral présomptif de membre. Le mesonephros ou la pièce intermédiaire indifférenciée ne sont pas nécessaires; en leur absence, le mésenchyme somitique provoque le développement d’un membre à partir d’un territoire présomptif associé, incapable d’évolution autonome.

  7. On a abordé le problème du mode d’action du mésenchyme somitique. Des marques colorées placées précocement en bordure du mésenchyme somitique, au niveau présomptif du membre, ne se déplacent pas: il faut donc exclure l’hypothèse d’une participation matérielle massive du mésenchyme somitique à l’édification du membre. Ce problème est actuellement à l’étude.

The role of the somitic mesoderm in the early morphogenesis of the limbs in the fowl embryo

  1. Coelomic grafts were used to study the development of the limb primordia or of the presumptive limb territory taken from chick embryos of 30 h to 3| days incubation; the grafts were made into 3-day chick embryo hosts. The isolated wing or leg territory is capable of autonomous morphological differentiation as a coelomic graft only if taken at the stage of 25 pairs of somites or later.

  2. If the adjacent axial mesenchyme (somitic and intermediate) is removed with the presumptive limb territory, the wing differentiates as a coelomic graft from material taken at 10–24 pairs of somites, the leg from material taken at 13–24 pairs of somites. Thus, the axial mesenchyme plays a role of stimulation in the first stages of limb morphogenesis. In the absence of the axial mesenchyme, material taken at the stage of 7–25 pairs of somitescan differentiate into cartilage. The chondrogenesis in the presumptive mesenchyme of the limb is independent of the axial mesenchyme.

  3. The role of the axial mesenchyme cannot be attributed to an increase in the mass of the graft. Tissue taken from an older embryo (liver, skin, mesonephros) associated with the limb territory does not exercise a comparable action on limb development.

  4. The evolution of coelomic grafts of the presumptive limb territory associated with axial mesenchyme taken at different levels was studied; this territory is taken while it is still incapable of autonomous differentiation. Only the axial mesenchyme taken at the level of the limb (wing or leg) possesses the property of stimulating the development of a limb from presumptive territory taken before the stage of 19 pairs of somites. Axial mesenchyme taken at the level of the neck (somites 6–12) or at the level intermediate between the wing and the leg (somites 22–25) exerts only a feeble stimulatory action, allowing the development of a presumptive limb territory at the stage of 19–24 pairs of somites. ‘Limb’ axial mesenchyme is able to stimulate the development of the limb at least up to the stage of 35 (wing) and 38 (leg) pairs of somites. Thus the stimulatory action of the axial mesenchyme is exercised on the lateral mesoderm longer than is necessary to ensure normal development of the limb. The axial mesenchyme ‘wing’ or Teg’ provokes the differentiation of the wing or of the leg depending on the origin of the fragment of lateral plate with which it is associated. At the stages studied, it is the lateral plate which determines whether the differentiation is winglike or leglike.

  5. The evolution of the region of the lateral plate situated between the wing and the leg (at the level of the 21 st—26th pair of somites) associated with the ‘limb’ axial mesenchyme was studied, using coelomic grafts. This region of the lateral plate is incapable of responding to the morphogenic stimulus exerted by the ‘limb’ axial mesenchyme: in no case was the development of a limb seen.

  6. The somitic mesenchyme alone is responsible for the stimulatory action exercised on the presumptive limb mesoderm. The mesonephros or the undifferentiated intermediate mesoderm is not necessary; in their absence the somitic mesenchyme provokes the development of the limb from an associated presumptive territory incapable of autonomous evolution.

  7. The problem of the mode of action of somitic mesenchyme was considered. Markers placed during the early stages alongside the somitic mesenchyme at the level of the limb do not move, therefore the hypothesis of an important material participation of somitic mesenchyme in the building of the limb can be excluded. Further work is being continued along these lines.

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Fig. 1

Embryon de 29 paires de somites. Coupe transversale au niveau de la région postérieure de l’ébauche de l’aile.

Fig. 1

Embryon de 29 paires de somites. Coupe transversale au niveau de la région postérieure de l’ébauche de l’aile.

Fig. 2

Embryon de 24 paires de somites. Coupe transversale au niveau de la région médiane de l’aile. La somatopleure seule est prélevée.

Fig. 2

Embryon de 24 paires de somites. Coupe transversale au niveau de la région médiane de l’aile. La somatopleure seule est prélevée.

Fig. 3

Embryon de 16 paires de somites. Coupe transversale en arrière du 16e somite. La pièce intermédiaire est visible. Les trois feuillets embryonnaires sont excisés; un fragment de la somatopleure est resté en place (flèche).

Fig. 3

Embryon de 16 paires de somites. Coupe transversale en arrière du 16e somite. La pièce intermédiaire est visible. Les trois feuillets embryonnaires sont excisés; un fragment de la somatopleure est resté en place (flèche).

Fig. 4

Embryon de neuf paires de somites. Coupe transversale au niveau présomptif de l’aile. Le feuillet mésodermique est homogène: rien ne permet de distinguer les régions somitique, intermédiaire, et latérale. Le prélèvement a été fait à petite distance du tube nerveux. t.n. = tube nerveux, ch. = chorde, m.s. = mésenchyme somitique, c. W. = canal de Wolff, som. = somatopleure, m.i. = feuillet mésodermique indifférencié, p.i. = pièce intermédiaire. Coloration: glychémalun-éosine.

Fig. 4

Embryon de neuf paires de somites. Coupe transversale au niveau présomptif de l’aile. Le feuillet mésodermique est homogène: rien ne permet de distinguer les régions somitique, intermédiaire, et latérale. Le prélèvement a été fait à petite distance du tube nerveux. t.n. = tube nerveux, ch. = chorde, m.s. = mésenchyme somitique, c. W. = canal de Wolff, som. = somatopleure, m.i. = feuillet mésodermique indifférencié, p.i. = pièce intermédiaire. Coloration: glychémalun-éosine.

Fig. 5

D’un côté le territoire de l’aile est seul prélevé (A) au niveau des somites 15 à 20; de l’autre côté, le territoire de l’aile est prélevé avec le mesenchyme axial (somitique et intermédiaire) adjacent (A+MA). Chacun des deux fragments est ensuite greffé dans la cavité coelomique d’un embryon-hôte de 3 jours d’incubation. Rôle du mésenchyme axial dans le développement de l’aile.

Fig. 5

D’un côté le territoire de l’aile est seul prélevé (A) au niveau des somites 15 à 20; de l’autre côté, le territoire de l’aile est prélevé avec le mesenchyme axial (somitique et intermédiaire) adjacent (A+MA). Chacun des deux fragments est ensuite greffé dans la cavité coelomique d’un embryon-hôte de 3 jours d’incubation. Rôle du mésenchyme axial dans le développement de l’aile.

Fig. 6

Aile obtenue à partir d’une ébauche prélevée au stade de 31 paires de somites, après 8 jours en greffe cœlomique.

Fig. 6

Aile obtenue à partir d’une ébauche prélevée au stade de 31 paires de somites, après 8 jours en greffe cœlomique.

Fig. 7

Développement de deux territoires controlatéraux prélevés sur un embryon de 18 paires de somites: (A) le territoire de l’aile a été prélevé avec le mésenchyme axial adjacent (type A+MA); (B) le territoire de l’aile a été prélevé seul (type A).

Fig. 7

Développement de deux territoires controlatéraux prélevés sur un embryon de 18 paires de somites: (A) le territoire de l’aile a été prélevé avec le mésenchyme axial adjacent (type A+MA); (B) le territoire de l’aile a été prélevé seul (type A).

Fig. 8

Aile obtenue à partir d’un fragment du feuillet mésodermique indifférencié prélevé avec ectoderme et endoderme au niveau présomptif de l’aile sur un embryon de 13 paires de somites. Radius et doigt 1 manquent.

Fig. 8

Aile obtenue à partir d’un fragment du feuillet mésodermique indifférencié prélevé avec ectoderme et endoderme au niveau présomptif de l’aile sur un embryon de 13 paires de somites. Radius et doigt 1 manquent.

Fig. 9

Aile formée à partir d’un fragment de feuillet mésodermique indifférencié prélevé au niveau présomptif de l’aile sur un embryon de 10 paires de somites. L’humérus est déficient et soudé au cubitus, le radius est réduit, l’autopode est complet. L’aile est petite et son aspect est celui d’une aile de 6-7 jours (âge réel = 10 jours). ce. = ceinture, H. = humérus, C. = cubitus, R. = radius, s. = soudure, r. 1,2,3 = rayons 1, 2, 3. Coloration: technique de Lundvall.

Fig. 9

Aile formée à partir d’un fragment de feuillet mésodermique indifférencié prélevé au niveau présomptif de l’aile sur un embryon de 10 paires de somites. L’humérus est déficient et soudé au cubitus, le radius est réduit, l’autopode est complet. L’aile est petite et son aspect est celui d’une aile de 6-7 jours (âge réel = 10 jours). ce. = ceinture, H. = humérus, C. = cubitus, R. = radius, s. = soudure, r. 1,2,3 = rayons 1, 2, 3. Coloration: technique de Lundvall.

Fig. 10

Aspect histologique de la base d’une aile formée à partir d’un territoire d’aile isolé (A), prélevé sur un embryon de 27 paires de somites. Pas de mesonephros.

Fig. 10

Aspect histologique de la base d’une aile formée à partir d’un territoire d’aile isolé (A), prélevé sur un embryon de 27 paires de somites. Pas de mesonephros.

Fig. 11

Aspect histologique de la base d’une aile formée à partir d’un territoire d’aile prélevé avec le mésenchyme axial adjacent (A + MA) sur un embryon de 23 paires de somites. Présence du mesonephros.

Fig. 11

Aspect histologique de la base d’une aile formée à partir d’un territoire d’aile prélevé avec le mésenchyme axial adjacent (A + MA) sur un embryon de 23 paires de somites. Présence du mesonephros.

Fig. 12

Aspect histologique d’un greffon qui s’est formé à partir d’un fragment du feuillet mésodermique indifférencié prélevé au niveau présomptif de l’aile sur un embryon de sept paires de somites. Mésenchyme indifférencié et cartilage.

Fig. 12

Aspect histologique d’un greffon qui s’est formé à partir d’un fragment du feuillet mésodermique indifférencié prélevé au niveau présomptif de l’aile sur un embryon de sept paires de somites. Mésenchyme indifférencié et cartilage.

Fig. 13

Aspect histologique d’un greffon qui s’est développé à partir de matériel de même âge. Mésenchyme lâche, indifférencié. c. = cartilage, mu. = muscles, mes. = mesonephros, m. = mésenchyme. Coloration: glychémalun-éosine. Rôle du mésenchyme axial dans le développement de la patte.

Fig. 13

Aspect histologique d’un greffon qui s’est développé à partir de matériel de même âge. Mésenchyme lâche, indifférencié. c. = cartilage, mu. = muscles, mes. = mesonephros, m. = mésenchyme. Coloration: glychémalun-éosine. Rôle du mésenchyme axial dans le développement de la patte.

Fig. 14

Patte obtenue à partir d’une ébauche isolée (P) prélevée sur un embryon de 32 paires de somites. La taille du membre est normale. Le squelette est complet (le péroné et deux doigts ne sont pas visibles sur la photo). Le fémur est tronqué. Doigt surnuméraire au niveau du fémur.

Fig. 14

Patte obtenue à partir d’une ébauche isolée (P) prélevée sur un embryon de 32 paires de somites. La taille du membre est normale. Le squelette est complet (le péroné et deux doigts ne sont pas visibles sur la photo). Le fémur est tronqué. Doigt surnuméraire au niveau du fémur.

Fig. 15

Développement de deux territoires controlatéraux prélevés sur un embryon de 22 paires de somites: (A) le territoire de la patte a été prélevé avec le mésenchyme axial (type P + MA); (B) le territoire de la patte a été prélevé seul (type A). Le greffon est constitué par une petite baguette cartilagineuse et une grosse vésicule.

Fig. 15

Développement de deux territoires controlatéraux prélevés sur un embryon de 22 paires de somites: (A) le territoire de la patte a été prélevé avec le mésenchyme axial (type P + MA); (B) le territoire de la patte a été prélevé seul (type A). Le greffon est constitué par une petite baguette cartilagineuse et une grosse vésicule.

Fig. 16

Patte obtenue à partir d’un territoire prélevé avec le mésenchyme axial (P+MA) sur un embryon de 18 paires de somites. Fémur et tibia bien développés, deux doigts atypiques.

Fig. 16

Patte obtenue à partir d’un territoire prélevé avec le mésenchyme axial (P+MA) sur un embryon de 18 paires de somites. Fémur et tibia bien développés, deux doigts atypiques.

Fig. 17

Petite patte formée à partir d’un fragment du feuillet mésodermique indifférencié prélevé avec ectoderme et endoderme au niveau présomptif de la patte sur un embryon de 13 paires de somites. Pièces squelettiques difficiles à interpréter. F. = fémur, T. = tibia, P. = péroné, Mt. = métatarsiens, D. 1,2,3,4 — doigts 1,2,3,4; D.s. = doigt surnuméraire, c. = cartilage, v. = vésicule. Coloration: technique de Lundvall.

Fig. 17

Petite patte formée à partir d’un fragment du feuillet mésodermique indifférencié prélevé avec ectoderme et endoderme au niveau présomptif de la patte sur un embryon de 13 paires de somites. Pièces squelettiques difficiles à interpréter. F. = fémur, T. = tibia, P. = péroné, Mt. = métatarsiens, D. 1,2,3,4 — doigts 1,2,3,4; D.s. = doigt surnuméraire, c. = cartilage, v. = vésicule. Coloration: technique de Lundvall.

Fig. 18

Développement de deux territoires d’aile controlatéraux, prélevés avec le mésenchyme axial adjacent (A+MA) sur un embryon de 20 paires de somites, et greffés associés. Deux membres se sont développés (6 jours de greffe).

Fig. 18

Développement de deux territoires d’aile controlatéraux, prélevés avec le mésenchyme axial adjacent (A+MA) sur un embryon de 20 paires de somites, et greffés associés. Deux membres se sont développés (6 jours de greffe).

Fig. 19

Deux territoires d’aile controlatéraux, prélevés l’un seul (A), l’autre avec le mésenchyme axial adjacent (A + MA) sur un embryon de 21 paires de somites, et greffés associés. Une seule aile s’est formée. A sa base, on note des formations cartilagineuses surnuméraires qui se sont développées à partir du territoire A (8 jours de greffe).

Fig. 19

Deux territoires d’aile controlatéraux, prélevés l’un seul (A), l’autre avec le mésenchyme axial adjacent (A + MA) sur un embryon de 21 paires de somites, et greffés associés. Une seule aile s’est formée. A sa base, on note des formations cartilagineuses surnuméraires qui se sont développées à partir du territoire A (8 jours de greffe).

Fig. 20

Deux territoires d’aile controlatéraux (A + A) prélevés sur un embryon de 21 paires de somites, et greffés associés. Greffon petit, arrondi avec une baguette de cartilage (8 jours de greffe).

Fig. 20

Deux territoires d’aile controlatéraux (A + A) prélevés sur un embryon de 21 paires de somites, et greffés associés. Greffon petit, arrondi avec une baguette de cartilage (8 jours de greffe).

Fig. 21

Territoire présomptif d’aile (A), prélevé sur un embryon de 20 paires de somites et greffé associé à un fragment de peau de 7 jours. Un nodule de cartilage. Germes plumaires formés sur le fragment de peau.

Fig. 21

Territoire présomptif d’aile (A), prélevé sur un embryon de 20 paires de somites et greffé associé à un fragment de peau de 7 jours. Un nodule de cartilage. Germes plumaires formés sur le fragment de peau.

Fig. 22

Territoire présomptif d’aile (A) prélevé sur un embryon de 23 paires de somites, et greffé associé à un fragment de peau de 7 jours. Le greffon ne présente pas l’aspect extérieur d’une aile; mais l’étude du squelette indique une certaine organisation des éléments squelettiques. Ce cas représente un intermédiaire entre l’absence de développement du greffon et la formation d’une aile typique. ce. = ceinture, H. - humérus, R. = radius, C. = cubitus, r. 1,2,3 = rayons 1,2,3, Z>. 2 = doigt 2, Mc. = métacarpiens, s. = soudure, c. = cartilage, f.c.s. = formations cartilagineuses surnuméraires,/?. = germes plumaires. Coloration: technique de Lundvall.

Fig. 22

Territoire présomptif d’aile (A) prélevé sur un embryon de 23 paires de somites, et greffé associé à un fragment de peau de 7 jours. Le greffon ne présente pas l’aspect extérieur d’une aile; mais l’étude du squelette indique une certaine organisation des éléments squelettiques. Ce cas représente un intermédiaire entre l’absence de développement du greffon et la formation d’une aile typique. ce. = ceinture, H. - humérus, R. = radius, C. = cubitus, r. 1,2,3 = rayons 1,2,3, Z>. 2 = doigt 2, Mc. = métacarpiens, s. = soudure, c. = cartilage, f.c.s. = formations cartilagineuses surnuméraires,/?. = germes plumaires. Coloration: technique de Lundvall.

Fig. 23

Schéma illustrant l’expérience d’association d’un fragment de plaque latérale avec une bande de mésenchyme axial, sur un fragment de peau de 7 jours (technique 1). La plaque latérale et le mésenchyme axial sont excisés au niveau choisi sur le même embryon ou sur deux embryons différents. Après 15 à 20 min de culture, l’ensemble est greffé dans la cavité cœlomique d’un embryon-hôte de 3 jours.

Fig. 23

Schéma illustrant l’expérience d’association d’un fragment de plaque latérale avec une bande de mésenchyme axial, sur un fragment de peau de 7 jours (technique 1). La plaque latérale et le mésenchyme axial sont excisés au niveau choisi sur le même embryon ou sur deux embryons différents. Après 15 à 20 min de culture, l’ensemble est greffé dans la cavité cœlomique d’un embryon-hôte de 3 jours.

Fig. 24

Schéma illustrant l’expérience d’association mésenchyme axial-plaque latérale en culture de blastoderme (technique 2).

Fig. 24

Schéma illustrant l’expérience d’association mésenchyme axial-plaque latérale en culture de blastoderme (technique 2).

Fig. 25

Coupe transversale au niveau du greffon, dans un blastoderme cultivé 10 h. Le greffon, beaucoup plus âgé, s’est bien intégré dans le blastoderme. Du côté gauche, à partir du mésenchyme somitique du blastoderme, on trouve le demi-tube nerveux, le mésenchyme somitique et le mesonephros du greffon, et enfin la somatopleure du blastoderme, parfaitement soudée au greffon.

Fig. 25

Coupe transversale au niveau du greffon, dans un blastoderme cultivé 10 h. Le greffon, beaucoup plus âgé, s’est bien intégré dans le blastoderme. Du côté gauche, à partir du mésenchyme somitique du blastoderme, on trouve le demi-tube nerveux, le mésenchyme somitique et le mesonephros du greffon, et enfin la somatopleure du blastoderme, parfaitement soudée au greffon.

Fig. 26

Plaque latérale prélevée au niveau de l’aile sur un embryon de 18 paires de somites, et associée au mésenchyme axial prélevé au niveau de l’aile sur un embryon de 25 paires de somites. Développement d’une aile complète.

Fig. 26

Plaque latérale prélevée au niveau de l’aile sur un embryon de 18 paires de somites, et associée au mésenchyme axial prélevé au niveau de l’aile sur un embryon de 25 paires de somites. Développement d’une aile complète.

Fig. 27

Plaque latérale prélevée au niveau présomptif de la patte sur un embryon de 19 paires de somites, et associée au mésenchyme axial prélevé avec une moitié du tube nerveux au niveau de l’aile sur le même embryon (technique 1). Développement de structures de patte parfaitement reconnaissables. Vertèbres.

Fig. 27

Plaque latérale prélevée au niveau présomptif de la patte sur un embryon de 19 paires de somites, et associée au mésenchyme axial prélevé avec une moitié du tube nerveux au niveau de l’aile sur le même embryon (technique 1). Développement de structures de patte parfaitement reconnaissables. Vertèbres.

Fig. 28

Territoire présomptif d’aile d’un blastoderme de 15 paires de somites, associé au mésenchyme axial ‘patte’ prélevé sur un embryon de 30 paires de somites. Développement d’une aile.

Fig. 28

Territoire présomptif d’aile d’un blastoderme de 15 paires de somites, associé au mésenchyme axial ‘patte’ prélevé sur un embryon de 30 paires de somites. Développement d’une aile.

Fig. 29

Un territoire présomptif d’aile, prélevé sur un embryon de 17 paires de somites et greffé seul dans le cœlome d’un embryon de 2| jours, s’est développé en relation, du côté interne, avec le mésenchyme axial de l’hôte au niveau de l’aile. Sur la photo: à droite l’aile de l’hôte; à gauche, l’aile formée à partir du greffon. Il y a eu association accidentelle du territoire présomptif greffé, incapable d’évolution autonome, et du mésenchyme axial ‘aile’ de l’hôte, qui a provoqué la différenciation du greffon. som. = somatopleure, gr. = greffon, H. = humérus, C. = cubitus, R. = radius, r. 1, 2, 3 = rayons 1, 2, 3, V. = vertèbres, T. = tibia, P. = péroné, Mt. = métatarsiens, D. = doigts, ce. = ceinture, 5. = soudure,//. = aile de l’hôte. Colorations: fig. 25: glychémalun-éosine; fig. 26 à 29: technique de Lundvall. Développement de la plaque latérale présomptive de membre associée au mésenchyme axial ‘non membre’.

Fig. 29

Un territoire présomptif d’aile, prélevé sur un embryon de 17 paires de somites et greffé seul dans le cœlome d’un embryon de 2| jours, s’est développé en relation, du côté interne, avec le mésenchyme axial de l’hôte au niveau de l’aile. Sur la photo: à droite l’aile de l’hôte; à gauche, l’aile formée à partir du greffon. Il y a eu association accidentelle du territoire présomptif greffé, incapable d’évolution autonome, et du mésenchyme axial ‘aile’ de l’hôte, qui a provoqué la différenciation du greffon. som. = somatopleure, gr. = greffon, H. = humérus, C. = cubitus, R. = radius, r. 1, 2, 3 = rayons 1, 2, 3, V. = vertèbres, T. = tibia, P. = péroné, Mt. = métatarsiens, D. = doigts, ce. = ceinture, 5. = soudure,//. = aile de l’hôte. Colorations: fig. 25: glychémalun-éosine; fig. 26 à 29: technique de Lundvall. Développement de la plaque latérale présomptive de membre associée au mésenchyme axial ‘non membre’.

Fig. 30

Territoire présomptif d’aile d’un blastoderme de 16 paires de somites, associé au mésenchyme axial prélevé au niveau des somites 22 à 25 avec le tube nerveux sur un embryon de 28 paires de somites. Vertèbres et côtes. Pas de membre.

Fig. 30

Territoire présomptif d’aile d’un blastoderme de 16 paires de somites, associé au mésenchyme axial prélevé au niveau des somites 22 à 25 avec le tube nerveux sur un embryon de 28 paires de somites. Vertèbres et côtes. Pas de membre.

Fig. 31

Deux bandes controlatérales de mésenchyme axial, prélevées avec le demitube nerveux au niveau des somites 8 à 12 (cou), sur un embryon de 20 paires de somites, sont greffées au niveau présomptif de l’aile sur des blastodermes de 16 (A) et 18 (B) paires de somites. Pas de développement du membre. Le mésenchyme axial a formé des vertèbres incomplètes, la plaque latérale des éléments cartilagineux insignifiants en A, plus importants en B.

Fig. 31

Deux bandes controlatérales de mésenchyme axial, prélevées avec le demitube nerveux au niveau des somites 8 à 12 (cou), sur un embryon de 20 paires de somites, sont greffées au niveau présomptif de l’aile sur des blastodermes de 16 (A) et 18 (B) paires de somites. Pas de développement du membre. Le mésenchyme axial a formé des vertèbres incomplètes, la plaque latérale des éléments cartilagineux insignifiants en A, plus importants en B.

Fig. 32

Aile formée à partir d’un territoire présomptif d’aile de 20 paires de somites associé en culture de blastoderme au mésenchyme axial prélevé avec le tube nerveux au niveau des somites 7 à 11 sur un embryon de 23 paires de somites.

Fig. 32

Aile formée à partir d’un territoire présomptif d’aile de 20 paires de somites associé en culture de blastoderme au mésenchyme axial prélevé avec le tube nerveux au niveau des somites 7 à 11 sur un embryon de 23 paires de somites.

Fig. 33

Aile qui s’est développée à partir d’un territoire présomptif d’aile excisé au stade de 21 paires de somites, et associé sur un fragment de peau au mésenchyme axial prélevé avec le tube nerveux au niveau des somites 22 à 25, sur un embryon de 28 paires de somites. V. = vertèbres, p.l. = plaque latérale associée, c. = formations cartilagineuses, JL = humérus, 5. = soudure, C. = cubitus, r. 1, 2, 3 = rayons 1, 2, 3; cô. — côtes. Coloration: technique de Lundvall. Développement de la région de la plaque latérale située entre l’aile et la patte, associée au mésenchyme axial ‘membre’.

Fig. 33

Aile qui s’est développée à partir d’un territoire présomptif d’aile excisé au stade de 21 paires de somites, et associé sur un fragment de peau au mésenchyme axial prélevé avec le tube nerveux au niveau des somites 22 à 25, sur un embryon de 28 paires de somites. V. = vertèbres, p.l. = plaque latérale associée, c. = formations cartilagineuses, JL = humérus, 5. = soudure, C. = cubitus, r. 1, 2, 3 = rayons 1, 2, 3; cô. — côtes. Coloration: technique de Lundvall. Développement de la région de la plaque latérale située entre l’aile et la patte, associée au mésenchyme axial ‘membre’.

Fig. 34

Mésenchyme axial prélevé avec le tube nerveux au niveau de l’aile au stade de 22 paires de somites, et greffé sur un blastoderme de 24 paires de somites au niveau des somites 21 à 26. Pas de développement du membre. Des côtes, réduites, se sont formées latéralement.

Fig. 34

Mésenchyme axial prélevé avec le tube nerveux au niveau de l’aile au stade de 22 paires de somites, et greffé sur un blastoderme de 24 paires de somites au niveau des somites 21 à 26. Pas de développement du membre. Des côtes, réduites, se sont formées latéralement.

Fig. 35

Mésenchyme axial prélevé avec le tube nerveux au niveau de l’aile sur un embryon de 20 paires de somites, et greffé sur un blastoderme de 24 paires de somites. Après 9 h de culture, le blastoderme a 30 paires de somites. Le greffon se trouve au niveau des somites 21 à 28. Le greffon et toute la région de la plaque latérale qui lui est associée sont excisés ensemble et greffés dans le cœlome d’un embryon de 3 jours. Un doigt s’est développé, à partir de la région antérieure du territoire de la patte (niveau des somites 26 à 28).

Fig. 35

Mésenchyme axial prélevé avec le tube nerveux au niveau de l’aile sur un embryon de 20 paires de somites, et greffé sur un blastoderme de 24 paires de somites. Après 9 h de culture, le blastoderme a 30 paires de somites. Le greffon se trouve au niveau des somites 21 à 28. Le greffon et toute la région de la plaque latérale qui lui est associée sont excisés ensemble et greffés dans le cœlome d’un embryon de 3 jours. Un doigt s’est développé, à partir de la région antérieure du territoire de la patte (niveau des somites 26 à 28).

Fig. 36

Témoin. Blastoderme de 22 paires de somites, cultivé 10 h. Le blastoderme a atteint le stade de 28 paires de somites. Le mésenchyme axial avec le tube nerveux et la plaque latérale sont prélevés au niveau des somites 21 à 26. Vertèbres et côtes. V. = vertèbres, . = côtes, D. = doigt. Coloration: Technique de Lundvall.

Fig. 36

Témoin. Blastoderme de 22 paires de somites, cultivé 10 h. Le blastoderme a atteint le stade de 28 paires de somites. Le mésenchyme axial avec le tube nerveux et la plaque latérale sont prélevés au niveau des somites 21 à 26. Vertèbres et côtes. V. = vertèbres, . = côtes, D. = doigt. Coloration: Technique de Lundvall.