ABSTRACT
Des cellules embryonnaires de Pteurodeles waltlii et (d’Ambystoma mexicanum (Amphibiens, Urodèles) ont été cultivées in vitro en présence de diverses concentrations de puromycine, inhibiteur des synthèses protéiques, ou d’aminonucléoside de la puromycine, substance analogue n’agissant pas sur les synthèses protéiques. Lorsque le puromycine est introduite dans le milieu de culture (0,15 μg/ml) avant que la différenciation morphologique des cellules ne se manifeste, on constate:
L’apparition sur le vivant d’anomalies affectant divers organites cellulaires (nucléoles, chromatine, chondriome…).
L’inhibition de la différenciation morphologique des cellules, bien que d’autres fonctions cellulaires continuent à se dérouler.
La réversibilité de ce phénomène de blocage, à condition que la durée du traitement n’excède pas trois jours, même en présence d’actinomycine D (troisième lot, Fig. 5).
Ces résultats sont comparables à ceux obtenus avec la cycloheximide, autre inhibiteur des synthèses protéiques.
Une étude autoradiographique nous a permis de constater que la puromycine inhibe l’incorporation de [ 3H]uridine dans le nucléole mais ne perturbe apparemment pas celle qui se fait dans le nucléoplasme. De plus, le passage du RNA du noyau au cytoplasme ne paraît pas affecté par l’antibiotique. La puromycine (0,15μg/ml) a une action inhibitrice plus ou moins marquée sur l’incorporation de deux acides aminés selon la sensibilité de la ponte utilisée. Cette inhibition des synthèses protéiques semble en corrélation avec celle de la différenciation morphologique. En effet, l’aminonucléoside de la puromycine qui n’est pas un inhibiteur des synthèses protéiques aux concentrations utilisées, n’affecte pas la différenciation morphologique des cellules.
On conclut que l’effet de la puromycine est lié à son action inhibitrice des synthèses protéiques.