ABSTRACT
Des travaux antérieurs m’ont permis de montrer que les déterminations axiales des œufs de Parascaris equorum, de Limax maximus et de Sabellaria alveolata se fixent selon un mode partiellement épigénétique au cours des premières divisions (Guerrier, 1967; 1968; 1970a, b). Le mode de segmentation inégal, particulier à l’œuf de certains Lamellibranches, permet de se demander si celui-ci n’est pas le siège d’un processus original, relevant éventuellement d’une structuration dorsale préformée au sein de l’œuf indivis. Cette hypothèse, retenue par Tyler (1930) après des études portant sur Cumingia tellinoïdes est réfutée par Pease (1940) qui, sur le même matériel, examine les effets d’une stratification des éléments endoplasmiques. Nous avons choisi d’étudier deux espèces dont les œufs, remarquablement transparents, permettent de suivre avec une très grande précision les mouvements des constituants cellulaires au cours de la segmentation. L’emploi de la compression et de la centrifugation a permis de déplacer ces constituants selon des modalités diverses et d’examiner les conséquences de ces interventions sur la morphogenèse. Nos observations nous conduisent à conclure que la fixation des principales potentialités et, en particulier, de la symétrie dorsoventrale, répond ici à un mécanisme épigénétique qui présente de nombreuses analogies avec celui que nous avons rencontré chez d’autres Spiralia.