ABSTRACT
Lors d’une étude histologique (Boilly, 1967a,) et ultrastructurale (Boilly, 1968a, b) des premiers stades de l’histogenèse régénératrice chez Syllis arnica Q. (Annélide Polychète), nous avons été conduits à considérer les tissus anciens (épiderme, épithélium pharyngien, épithéliums cœlomiques, épithélium intestinal) du seul segment contigu à la blessure comme étant à l’origine des trois types de cellules régénératrices (ectodermiques, mésodermiques, endodermiques) assurant l’édification du blastème. Une étude expérimentale a d’ailleurs déjà permis de confirmer le rôle histogénétique des épithéliums cœlomiques (Boilly, 1968c, d) et de l’épithélium intestinal (Boilly, 1968e), au cours de la régénération chez cette Annélide. Cependant, bien que nos observations histologiques et ultrastructurales nous conduisent à constater l’absence de migration intersegmentaire de cellules de régénération, elles ne permettent pas de démontrer la validité de cette hypothèse. Néanmoins, elles suggèrent que, parmi ces cellules, seules celles provenant des épithéliums cœlomiques (cellules régénératrices mésodermiques) seraient susceptibles de présenter un phénomène de migration. En effet, les cellules de régénération issues de l’épiderme sont sur place. D’autre part, celles provenant de l’épithélium pharyngien ou de l’épithelium intestinal ne parviennent jusqu’au niveau de section que sous la forme d’un tissu organisé et non sous celle de cellules libres, même si, au départ, les épithéliums dont elles dérivent sont éloignés du plan d’amputation; en outre, ces cellules ne participent à la régénération de leurs structures qu’au sein des tissus dont elles proviennent, sans jamais s’en échapper. Par contre, les tissus à l’origine des blastocytes mésodermiques sont les seuls à ne pas conserver leur intégrité lors de la mise en place du blastème; en conséquence, un déplacement cellulaire plus ou moins important, analogue à celui décrit chez les Oligochètes, peut être envisagé pour cette catégorie de cellules régénératrices.