ABSTRACT
Ayant entrepris une étude de l’évolution des structures ribosomales au cours de l’oogenèse chez Xenopus laevis, nous avons montré, dans un précédent travail (Thomas, 1967), qu’un constituant fibrillo-granulaire est présent dans le cytoplasme des oocytes tout au long de leur croissance:
(1) Le cytoplasme des oocytes de moins de 300 μ ne contient pas, ou peu, de ribosomes typiques; il montre un matériel fibrillaire et granulaire, d’environ 10 à 20 Å de diamètre, plus ou moins dispersé suivant le stade, fréquemment agencé en travées.
(2) De nombreux corpuscules d’aspect ribosomal, reliés entre eux par des travées, apparaissent au début de la vitellogenèse. Ces corpuscules et les travées qui les relient sont constitués de fibrilles et de granules identiques au matériel trouvé dans les oocytes de moins de 300 μ.
(3) Des corpuscules d’aspect ribosomal, non réunis par des travées et dont la structure est formée de fibrilles et de granules de 10 à 20 Å de diamètre, sont présents dans les oocytes de 700 et de 1000 μ. Ils sont disséminés dans le cytoplasme parmi les granules β de glycogène. Cet ensemble d’observations nous a conduit à l’idée que les ribosomes s’édifieraient progressivement, dans le cytoplasme oocytaire, par la condensation d’unités élémentaires présentes dans les jeunes oocytes de Xenopus laevis. Le présent travail a pour but d’apporter des arguments cytochimiques, à l’échelle de l’ultrastructure, en faveur de cette hypothèse, en employant des techniques mettant spécifiquement en évidence les structures à ARN, soit par une coloration sélective, soit par une digestion enzymatique spécifique. Ce travail a été complété par une étude cytochimique du glycogène dans les gros oocytes (1000 μ).